Le jeu
Les interventions de médiation animale se font autour du jeu afin de créer du plaisir, une émotion positive qui s’inscrit dans la mémoire, laissant une trace mnésique qui, par répétition, permet d’engendrer un apprentissage.
En effet, c’est la fonction sociale du jeu ( Joan HUIZING) que nous venons chercher ici : « le jeu est une activité volontaire accomplie dans certaines limites fixées dans le temps, le lieu, suivant une règle librement consentie, pourvue d'une fin en soi et accompagnée d'un sentiment de plaisir ».
Ainsi, cela vise :
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à obtenir une valorisation commune et une coopération,
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à annuler l’agressivité,
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à développer la stratégie et la solidarité,
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à engager la réflexion,
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à procurer du plaisir.
L' attachement
C’est John BOWLBY, célèbre pédiatre et psychanalyste anglais, qui suite aux travaux sur l’empreinte de Konrad LORENTZ, a prouvé l’importance d’un lien d’attachement à la mère dans la construction psychique de l’enfant.
Hubert MONTAGNER poursuit ces réflexions en travaillant autour des compétences socles.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’un enfant dit « secure » – c’est-à-dire qui se sent en sécurité – partira explorer le monde sans peur.
Boris Cyrulnik, psychiatre et neurologue, démontre également que l’animal peut être un tuteur d’attachement. La complicité avec un animal développe chez l’enfant qui a subi des traumatismes psychiques ou physiques un véritable lien d’amour, une relation de confiance, une porte ouverte sur le monde extérieur.
Tout cela participe, dans le temps, au désir de l’enfant de s’investir dans une relation fondée sur l’échange.
Echange qui nous permettra de :
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faire naître ou renaître une relation
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résoudre un conflit,
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savoir communiquer et accepter des points de vue divergents
La médiation par l’animal prend donc ici tout son sens. La création d’un lien/échange par la présence de l’animal qui ouvre la porte des possibles, en fonction des objectifs à atteindre.
Un attachement à l’animal va pouvoir se mettre en place et devenir un repère, un médiateur qui va le rassurer, l’apaiser. De ce processus naissent et s installent des liens sociaux positifs. L’animal devient le « signal stimulus », un catalyseur de relation aboutissant à l’épanouissement psychique du bénéficiaire.
« La résilience est la capacité de se reconstruire après un traumatisme, la reprise d’un développement après une agonie psychique et traumatique. Lorsqu’un fracas existentiel –guerre, agression, maltraitance, grande misère – m’a privé d’autres ou a entamé ma condition humaine, j’arrête de me développer. La résilience est la reprise de ce développement. » (B Cyrulnik, Philosophie Magasine, octobre 2012)
La relation triadique
En médiation animale, nous parlons de relation triadique.
C’est Véronique SERVAIS, psychologue, qui parle en premier de cette relation. Il s’agit de partir des relations déjà existantes et de s’en servir pour en créer des nouvelles.
Nous avons trois entités :
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Le bénéficiaire, avec sa situation de handicap, avec ses problématiques et ses angoisses qui en résultent, ses défaillances, ses espérances, ses envies,
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l’animal médiateur avec son éducation, son caractère, son environnement,
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L’association du référent (proche du bénéficiaire) et d’un professionnel formé à la pratique de la médiation par l’animal.
La mise en relation intentionnelle de ses trois entités, si elle se passe bien, va faire naitre une alchimie positive, une alchimie de la relation. La relation d’aide est mise en place, et cela va nous permettre de travailler un objectif prédéfini avec le référent.